Texte orientation politique et sociale (au 17/11/08)

Publié le par Npa Dijon

Résolution générale situation politique et sociale

(version après la réunion des 8 et 9 novembre) 

Préambule :

Lors de la réunion nationale des 8 et 9 novembre dernier, il a été décidé que le texte initial d’orientation était divisé en deux textes distincts :

  • une résolution générale sur la situation politique et sociale
  • une résolution sur les élections souleuropéenne.

La résolution générale est une analyse commune que nous faisons de la situation politique et sociale. C’est donc un texte ponctuel où nous devons avancer des revendications, mesures d’urgence immédiates et cerner les activités principales que le NPA et ses militants doivent mener dans les mois qui viennent.  Nous ne pouvons donc tout y mettre. Et pour une meilleure visibilité et lisibilité nous espérons que ce texte reste « court » (30 000 signes)

Un plan d’urgence social, démocratique et écologique général sera élaboré après le congrès et finalisé au plus tard pour février/mars 2009.  

I- Un monde en crise 

I .1 : Faire payer la crise à ceux qui en sont responsables  

      A. Une crise dont les causes sont au coeur du capitalisme

Contrairement à tous ceux qui dénoncent aujourd'hui le mauvais capitalisme bancaire pour mieux célébrer le capitalisme entrepreneurial, nous ne les séparons pas. Le capitalisme moderne c'est la fusion de ces  deux formes: un capitalisme financier dominé par une oligarchie qui a étendu sa domination à toute la planète avec la mondialisation. Il n'y a pas un bon et un mauvais capitalisme. Le but de l'économie capitaliste quelle que soit sa forme est depuis toujours la production de profit maximum.

Le secteur de la production, stimulé par une spéculation basée sur l'anticipation des profits se heurte au bout du compte à la restriction de la consommation entraînée par l'offensive des trusts et leurs Etats pour faire remonter le taux de profit en baissant le coût du travail par le chômage massif, l'intensification du travail et l'érosion du pouvoir d'achat. Tant que les perspectives de profit semblent là, la spéculation s'emballe, le crédit se gonfle, entraînant la production au-delà des limites du marché solvable. Dès que des signes de ralentissement se font percevoir, la méfiance s'installe, les milliers de milliards de crédits à l'immobilier, la consommation, le commerce et leurs dérivés spéculatifs n'apparaissent plus que comme des châteaux de cartes qui ne reposent  sur aucune création réelle de richesse. La crainte s'installe,  le crédit se raréfie puis manque et la machine entière se grippe.

L’intérêt de l’infime minorité qui a la mainmise sur l’économie mondiale est fondamentalement opposé, contradictoire avec l’intérêt de ceux qui ne peuvent vivre que de leur travail, c’est-à-dire de la grande majorité de la population. Il met en péril chaque jour un peu plus les équilibres écologiques. 

      B. L'intervention des Etats : au service du Capital

L’intervention des Etats dans la crise n’a rien à voir avec les intérêts des classes populaires même quand elle prend le vocabulaire des nationalisations. Elle signe la faillite et l’irresponsabilité de tous ceux qui vantaient le libéralisme financier. Les Etats ne prennent aucune mesure pour protéger la population de la crise,. Par l'intermédiaire des banques centrales ils cautionnent sans contre-partie et sans contrôle ceux qui en sont à l'origine .

Ils déversent des sommes colossales pour renflouer ceux-là mêmes dont l’avidité a conduit à la crise actuelle. Cyniquement, ils favorisent la concentration des banques, subventionnent comme aux Etats-Unis, les trusts de l’automobile, et accentuent leur offensive contre les travailleurs. Sarkozy, Fillon et leurs ministres n’ont de cesse de répéter qu’il  faut accélérer les réformes. .

Il était pourtant impossible de trouver les quelques milliards qui manquent  pour le prétendu trou de la Sécu, pour les caisses de retraite, pour augmenter les salaires, pour embaucher dans les services publics. Mais l’Etat français trouve 3 milliards d’euros pour Dexia, 22 milliards pour les PME, et qui seront étendus aux entreprises de 5000 salariés,  360 milliards pour aider les banques en difficulté...

- En rachetant les actifs “pourris” des banques et sociétés financières, en lançant des emprunts bien rémunérés auprès de ceux-là mêmes à qui ils viennent de donner l'argent public. Les Etats creusent leur propre dette et se préparent à faire payer celle-ci aux populations par l’aggravation des restrictions budgétaires (éducation, santé, recherche, prestations, subventions aux associations), la diminution des effectifs de fonctionnaires, la hausse des prix.

L'urgence avec laquelle agissent les gouvernements pour sauver les banques illustre par la négative l'incapacité du système à organiser et planifier des investissements, une production qui réponde réellement aux besoins de la population. Or, c'est bien à une telle planification qu'il faut avoir recours pour renverser les priorités, réparer les catastrophes environnementales provoquées par la production capitaliste et envisager un autre développement. 

I-2 : Face à la crise capitaliste, l’urgence sociale, démocratique et écologique 

Face à la crise capitaliste, l’urgence sociale exige une riposte à la hauteur des enjeux. Si l'on veut  imposer des mesures d'urgence en faveur du monde du travail, des couches populaires et des jeunes, nous savons qu'un mouvement d'ensemble est nécessaire, seul capable de mettre un coup d'arrêt aux politiques menées par la droite dont l’objectif affiché est de faire payer la crise à ceux qui la subissent déjà. Si les luttes existent, elles restent dispersées et trop souvent isolées. Nous avons besoin d'une réponse à un niveau supérieur. Nous devons tout faire pour aider à  unifier et à coordonner ces luttes de résistances en indiquant qu'il s'agit de construire un « tous ensemble ». 

Face aux faillites et licenciements massifs qui menacent, au chômage de masse qui s'ensuivra et aux millions de vies qui risquent d'être détruites , il nous faut présenter un plan d'urgence sociale pour faire supporter le coût de la crise aux capitalistes qui en portent la responsabilité, empêcher une paupérisation de la population, la protéger des dégradations massives qui se préparent. Nous devrons faire tout ce que nous pourrons pour qu'autour de ce  programme d'urgence, le monde du travail tout entier ainsi que ses organisations puissent se rassembler. 

A. Urgence sociale

● Interdiction des licenciements, sous peine de réquisition publique et partage du travail entre tous sans diminution de salaires ; poursuite de la production sous contrôle ouvrier. Pour les entreprises qui se révèlent réellement en difficulté, le financement sera assuré par l’intermédiaire d’un service public bancaire, et assis sur une cotisation spéciale acquittée par l’ensemble des actionnaires.

● Augmentation des salaires, retraites et des minima sociaux : 300 euros de plus par mois, pas de salaire ni de revenu inférieurs à 1500 euros nets, indexation des salaires sur les prix.

●   Suppression de la TVA sur les produits de premières nécessités.

●   Arrêt des expulsions des logements, des coupures de gaz et d’électricité. La réquisition des logements vides.

●   Développement des services publics et arrêt immédiat de la privatisation de La Poste comme celle de la santé

● Crédit gratuit pour travailleurs indépendants, annulation de leurs dettes pour les petits commerçants, artisans, paysans qui sont dans le besoin.

● Annulation des dettes des salariés et chômeurs, en premier lieu victimes du surendettement.

● Garantie des dépôts et livrets d’épargne des catégories populaires

● Réquisition des profits et dividendes des actionnaires

●         Annulation de la dette de l’Etat

●  Nationalisation sans rachat ni indemnité de tous les organismes bancaires, expropriation de leurs actionnaires, unification en un seul service public bancaire (si possible européen) sous le contrôle des travailleurs et de la population qui doivent pouvoir ainsi orienter les investissements en direction de la satisfaction des besoins de la population.

● Pour que ce contrôle s’exerce, il faut l'ouverture des livres de comptes, des grandes entreprises du privé comme de l’Etat, l'abolition du secret bancaire. Cela suppose aussi l’interdiction des paradis fiscaux. 

Au-delà des mesures d’urgence, il est temps de mettre fin à un système qui laisse à la bourgeoisie la main mise sur les principaux moyens de production et d’échange. Cela  implique donc forcément l'incursion dans la propriété capitaliste, la remise en question du droit absolu du patronat sur l'économie et la remise en question tout simplement de la propriété privée des grands moyens de production. A la place cela signifie qu'il faut avancer comme objectif  la logique des besoins sociaux qui doit se substituer à celle du profit, il faut avancer vers la propriété sociale des secteurs de l'économie. Il s'agit enfin de faire vivre l’actualité et la légitimité et la perspective socialiste et révolutionnaire.  

B : Urgence démocratique

La démocratie est bafouée tous les jours. L'immense majorité de la population n'a aucun pouvoir de décision dans tout ce qui concerne sa vie quotidienne, les grands choix économiques et sociaux. La démocratie implique la remise en cause de la détention des leviers de commandes par une minorité, minorité à laquelle se soumettent les gouvernements et les grandes institutions.

Nous pouvons nous battre dès aujourd'hui pour remettre en cause des institutions antidémocratiques de la Vème république en exigeant :

● La proportionnelle intégrale pour les élections,

● La parité, le non-cumul et la limitation du nombre de mandats

● La suppression du Sénat et de la fonction monarchique de président de la république.

Nous devons exiger également l'égalité des droits avec notamment le droit de vote et d'éligibilité à toutes les élections pour tous les habitants de ce pays, la régularisation de tous les sans papiers.

Mais l'urgence démocratique c'est aussi lutter contre l'Etat pénal. Depuis des décennies, la logique sécuritaire gagne du terrain. Sa logique : pénalser à la fois ceux et celles qui revendiquent, et les classes dites « dangereuses », les jeunes, les plus pauvres et les immigrés. Cela se traduit en France par  la création de délits stigmatisant les plus pauvres, par la criminalisation du mouvement social, par la constitution d'un arsenal juridique et législatif pour réprimer, par le fichage de la population (fichier EDVIGE pour le dernier).

Concernant la justice et la police qui constituent aujourd'hui le bras armé de l'Etat pénal nous devons imposer :

●  L'abrogation des lois sécuritaires Vaillant, Perben, Sarkozy,

●  La suppression des fichiers STIC (service de Traitement des Infractions Constatées), qui permet un fichage de masse, et EDVIGE (Exploitation Documentaire et Valorisation de l'Information Générale) fichier liberticide qui aggrave considérablement l'atteint aux libertés.

●  La suppression des BAC (Brigades Anti-criminalité)

●  L'interdiction du taser avec le désarmement des policiers en contact avec la population. 

D : Urgence écologique

Parce que les attaques sociales vont être aussi des attaques anti-écologiques et que la crise écologique se combine avec la crise sociale, nous devons également mettre en avant des mesures d’urgence écologiques :

  • Quotas gratuits par personne pour la consommation privée de litres d'eau, et de kilowattheures d'électricité ou de fioul pour le chauffage. Ces quotas doivent être fixés au niveau de la consommation moyenne d'un salarié. Au -delà de cette consommation, paiement de l'eau et des l'électricité selon un barème progressif avec des surcotes pour les usages polluants ou de luxe.

● Nationalisation des grands groupes énergétiques et émergence d'un service public unifié de l'énergie qui réoriente la production actuelle de ces groupes, afin de préparer la sortie du nucléaire et la fin de la mainmise des énergies fossiles, pour y substituer sobriété énergétique et développement des énergies renouvelables.

  • Démantèlement du marché des droits à polluer
  • Plan de développement de l'emploi en priorité pour répondre aux besoins sociaux et environnementaux par le développement et la création de service publics, notamment dans les domaines de l'énergie, des transports publics, de l'habitat…
  • Contrôle de la population sur les productions polluantes ou dangereuses :organisation des plans de sortie qui doivent prendre sur les profits pour les dépollutions et le reclassement du personnel (en lien avec l'interdiction des licenciements)
  • Plan de sortie démocratiquement maîtrisé, des énergies non renouvelables (pétrole, nucléaire) ; recherche orientée sur les énergies renouvelables
  • Une politique offensive d'équipement et de constructions de logements sociaux économes en eau, en énergie.
 

I -3 :  Lutter contre la guerre et l’oppression des peuples :  

Malgré les leçons terribles du siècle passé, l’entrée dans le 21ème siècle est marquée par une nouvelle intensification des guerres. La responsabilité en revient aux principales puissances dominantes du monde, et non aux pays pauvres où elles se déroulent. Ces guerres ont toutes pour origine les effets destructeurs des dominations coloniales ou néo-coloniales et la concurrence pour l’accaparement des richesses naturelles par les grands groupes capitalistes. Les conflits meurtriers redeviennent permanents dans le monde.

Dans sa volonté de maintenir son hégémonie, l’impérialisme étatsunien s’est réaffirmé comme le principal criminel de guerre de ces dernières années, envahissant l’Afghanistan et l’Irak, provoquant directement plus d’un million de morts dans ce seul pays, détruisant sa société et justifiant l’arbitraire et la torture à grande échelle. Les idéologies de “guerre de civilisations” et de “guerre contre le terrorisme”, et plus profondément l’arsenal matériel et administratif mis en oeuvre dans ce cadre constituent un facteur majeur d’emballement policier et guerrier. Le “monde islamique” est aujourd’hui diabolisé, en attendant les effets d’une concurrence exacerbée entre les blocs impérialistes installés (USA, Europe, Japon), et ceux qui tentent d’émerger dans la mondialisation capitaliste (Chine, Russie, Inde).

En France, les classes dominantes agissent pour relancer un impérialisme en perte de vitesse, cherchant à asseoir la puissance de ses multinationales, à perpétuer des liens de sujétion avec ses anciennes colonies, en particulier en Afrique, et à sauvegarder ses dernières possessions d’outre-mer. Depuis son élection, Sarkozy s’est à la fois enrôlé dans “la guerre contre le mal, contre la barbarie… “ de Bush, a accéléré l’offensive pour que l’Union Européenne soit un outil utile avant tout pour le capitalisme français, et s’est montré un “voyageur de commerce” à l’étranger encore plus cynique que Chirac.

Cette concurrence exacerbée dans la surexploitation des hommes et de la nature et dans les guerres sur une arène mondiale, justifie que notre combat ne peut se limiter au cadre national. Nous avons d’autant plus de responsabilités que c’est en notre nom que l’impérialisme français déploie ses méfaits. Nous devons affirmer plus que la solidarité : une véritable communauté d'intérêts des opprimés à travers le monde.

La première urgence internationale, c’est de lutter contre toute solution militaire aux conflits. La deuxième, c’est de soutenir un développement du tiers-monde dans le sens de la paix, de la justice sociale et de la protection de l’environnement:

  • Arrêt de la guerre et retrait de toutes les troupes françaises d’Afghanistan retrait de la France de l’alliance militaire impérialiste qu’est l’OTAN; démantèlement de l’industrie militaire française et européenne, à reconvertir dans les industries protégeant l’environnement;
  • Non à l’ingérence néo-coloniale et à la présence des troupes françaises en Afrique, aide à la décolonisation des départements et territoires français d’outre-mer avec des projets de développement international des zones insulaires fragiles: Caraïbes, Océan indien, Pacifique;
  • Annulation de la dette du Tiers-monde, rapatriement pour leurs peuples des capitaux volés par les dictateurs. L’aide financière au développement est non seulement juste à titre de réparation des dégâts du colonialisme et de solidarité internationale, elle est nécessaire pour l’équilibre du monde. Pour la réorienter, soutien aux formes de coopération civile avec le tiers-monde permettant le développement des services publics d’éducation, de santé, d’administration, d’énergie, de communication, de financement.;
  • Soutien aux luttes des peuples opprimés pour le droit à décider de leur destin, c’est-à-dire le droit à l'autodétermination, en particulier pour le peuple palestinien écrasé ; Soutien à toutes les luttes dans le monde pour la liberté politique et les droits sociaux.
 

II- Contre une droite de combat et face à une gauche inexistante ou complice, préparer la contre-offensive  

II-1 : Une politique de régression sociale planifiée. 

Un an et demi après son élection et malgré une impopularité grandissante, Sarkozy et Fillon, au service de leurs amis les patrons et les actionnaires, continuent coûte que coûte leur politique réactionnaire, en accélérant et amplifiant l’offensive menée depuis plus de 30 ans par les gouvernements aussi bien de droite que de gauche.

C’est dans un contexte de crise profonde sans précédent que le gouvernement  décide de continuer ses attaques contre l’ensemble des droits et acquis sociaux et démocratiques, touchant l’ensemble de la population et en particulier les classes populaires et la jeunesse :

-  Suppressions massives d’emplois dans la fonction publique, privatisation des derniers  services publics (Poste, santé…)

- Précarisation accrue du travail (développement des contrats aidés, du Contrat à durée déterminé, remise en cause du droit et du code du travail, travail du dimanche…)

- Chasse aux chômeurs

- Aggravation du partage inégal des richesses créées par un transfert accru de celles-ci vers les détenteurs du capital

- Destruction de la protection sociale (Sécu, retraites, indemnisation des chômeurs)

- Aggravation de la politique sécuritaire, des mesures anti-immigrées s, des mesures stigmatisant les populations des  quartiers populaires et des jeunes en particulier

- Restriction du droit d’asile et du droit des étrangers

-  Retour de l’ordre moral : le « travailler plus », le travail au mérite, la remise en honneur du colonialisme, de la religion (discours de Latran,  accueil du Pape, etc), justification de l’injustice…

Bref, toujours plus d’attaques contre les salariés, l’ensemble de la population. Développant ainsi toujours plus la précarité, l’insécurité, rendant ainsi toujours plus corvéables l’ensemble du monde du travail.

Et dans le même temps, toujours plus de cadeaux sont faits aux plus riches : bouclier fiscal, exonérations de cotisations sociales, nouvelles niches fiscales, suppression de la taxe professionnelle… Dans ce contexte, de plus en plus de salariés comprennent qu’une véritable politique de classe régit la société. D’un côté, l’argent est là pour renflouer quelques banques privées et de l’autre les caisses sont vides pour les retraites, la santé, la poste ou les salaires. 

II-2 : Face à cette politique, la gauche politique et le mouvement syndical ne font rien.  

A : La gauche institutionnelle muette 

Le PS qui a abdiqué depuis longtemps d’une quelconque rupture avec le capitalisme, est acquis au libéralisme et à la gestion de l'ordre établi. Il se garde bien aujourd'hui de prendre quelque engagement que ce soit pour revenir sur les mesures de destruction des acquis sociaux prises par la droite ( retraite, casse des services publics, droit du travail, santé et protection sociale…) et satisfaire les revendications du monde du travail. Au contraire ,il finit de rompre tous les liens qu’il pouvait avoir avec ses origines de parti ouvrier et socialiste. Le congrès de Reims fait éclater les ambitions personnelles sur fond d’unanimité social libéral. Le départ de Mélenchon confirme bien le glissement social-libéral du PS de façon irréversible.

Quant au PC, il est incapable d’affirmer une politique indépendante du PS. Prisonnier de ses accords électoraux, il ne peut défendre, hors des grandes déclarations, un programme de rupture avec le capitalisme, et s’aligne toujours plus comme l’a montré la dernière fête de l’humanité sur l’objectif électoral de 2012. Ecartelé entre une auto-affirmation l’empêchant de faire des propositions unitaires (sa manifestation du 20 septembre pour le pouvoir d’achat) et sa recherche d’une majorité à gauche avec le PS, le PC se montre incapable de dégager une perspective pour les militants du mouvement social en lutte contre le gouvernement.

Les Verts, eux, sont divisés, entre l’attraction vers la droite et celle vers le PS.

Il s’opère aujourd’hui un glissement à droite des états-majors des partis institutionnels,

- n'imaginant pas d’autre politique possible pour des partis aspirant au pouvoir que dans le cadre du système d’une politique libérale

Le NPA doit offrir une perspective aux militants ou sympathisants de ces partis qui n’ont pas abdiqué de leurs aspirations et de leurs idées et incarner une perspective d’opposition radicale au système.  

B : L’heure des choix dans la gauche radicale

Après avoir fait le choix de l’alliance avec le PS au 1er tour des municipales Lutte Ouvrière persiste dans son refus de s’associer à la construction d’un nouveau parti anticapitaliste au nom de désaccords stratégiques. Cette organisation a fait le choix de poursuivre une politique d’auto construction.

Si pour l’heure, Alternative Libertaire n’est pas partie prenante d’un nouveau parti au nom d’un « Front anticapitaliste » qu’elle souhaite construire, elle est une organisation de la gauche radicale avec laquelle des cadres communs de débat et d’action existent (réseaux locaux, collectifs unitaires, équipes syndicales…).

Le mouvement des Collectifs unitaires antilibéraux et certains courants ou organisations (Alternatifs, communistes unitaires,)souhaitent se fédérer en une nouvelle force alternative et être présents dans les échéances électorales des mois à venir.

Le NPA est disponible pour débattre et agir avec tous ces courants ou organisations politiques. Dans les semaines suivant son congrès de fondation, il aura la préoccupation de s’adresser aux militants de ces courants et organisations et prendra l’initiative de rencontres avec ceux-ci.

C : Un syndicalisme incapable de construire les résistances

Le contexte actuel n’est pas seulement celui de la crise économique et sociale mais aussi celui des résistances et des luttes, certes éparpillées mais nombreuses, malgré l’inertie de la plupart des directions syndicales.

Tous les terrains sociaux sont animés de résistances contre l’aggravation des politiques menées par Sarkozy et son gouvernement. Le NPA les soutient activement, en respectant leurs spécificités et leur autonomie. Sans en faire une liste complète, on peut citer les luttes menées pour la défense du droit des femmes (en particulier contre les violences qui leur sont faites), pour les droits des chômeurs, pour la défense et l’extension du service public (éducation, santé, poste, eau…), pour la sortie du nucléaire et la défense de l’environnement, pour le droit au logement, pour celui des précaires, contre la vie chère. Ou encore la lutte contre les discriminations qu’elles soient sexuelles ou racistes. Et depuis quelques semaines, les myriades de luttes pour l’emploi, contre les licenciements en particulier dans l’automobile.

Le RESF de son côté a prolongé de nouvelles formes de lutte (déjà apparues avec un mouvement comme Act Up par exemple) dans la défense du droit de séjour des immigrés. La mise en cause des modes de consommation, avec en particulier la contestation de la publicité à la fois dans son extension et son contenu doit être notée.

Enfin, l’alter mondialisme est toujours actif à travers notamment les forums sociaux européens et mondiaux  même si un second souffle doit être trouvé. 

Tous ces mouvements sont toujours très vivants, même si leur capacité de mobilisation fluctue. Mais toujours, ils rencontrent une profonde sympathie dans l’opinion, preuve que le refus de la situation imposée par la société capitaliste est profond. Il leur manque l’occasion de la convergence dans un mouvement d’ensemble, que les directions syndicales refusent de construire.


Le développement du chômage de masse depuis des années, de la précarité, taux de syndicalisation au plus bas, mesures  réactionnaires tous azimuts : le mouvement syndical est en crise et est marqué par des reculs majeurs pour le mouvement social.

Une crise dont nous devons bien prendre la mesure car elle hypothèque toute possibilité de mouvement d’ensemble, et contribue à la démoralisation, alors que les travailleurs ont plus que jamais besoin d’un outil pour recréer une solidarité de classe et dans l’unité favorisant leur capacité à peser sur les enjeux stratégiques. Nous ne pouvons nous satisfaire de l'extrême faiblesse actuelle des syndicats. Le mouvement ouvrier est à reconstruire, non seulement sur le plan politique, mais, en même temps, sur le plan social et syndical.

Notre orientation doit contribuer à apporter des réponses. Le chemin que nous soutenons est celui des résistances et des luttes offensives malheureusement pour la plupart éparpillées et souvent ignorées, et d’autres enfin qui n’ont pas pris les chemins traditionnels comme celles des précaires, des sans-papiers, des sans-droits, des mal-logés, de l’hôpital de Carhaix… C’est le chemin inverse qui est pris quand des dirigeants confédéraux prennent la voie de l’institutionnalisation, de l’adaptation aux orientations libérales à l’échelle nationale comme européenne, à la politique de soi-disant « dialogue social » et des « diagnostics partagés » du gouvernement et du Medef. Un sentiment d'exaspération sociale est en train de grandir. En aidant à développer un syndicalisme de lutte de classes, appuyé sur les équipes qui souhaitent une unité de combat, nous nous adressons à l’ensemble des salariés pour :

- Contribuer au  combat idéologique, rompre avec la politique de cogestion et d’accompagnement, défendre  un syndicalisme dont le double objectif doit être la défense des revendications immédiates et quotidiennes mais aussi la lutte pour une transformation d’ensemble de la société en toute indépendance des partis et de l’état.

- La démocratie dans les syndicats et dans les luttes, l’auto organisation.

Il est temps de ne plus gaspiller les potentialités de lutte et l’exaspération en se prêtant au jeu de dupes du dialogue social  avec le gouvernement, par la division, les journées de grève saucissonnées, secteur après secteur. Ici et maintenant, nous pouvons réagir ! Prendre appui sur les résistances qui existent dans tous les secteurs, mais dispersées, en favoriser la convergence.Un tous ensemble, déterminé, unitaire , la généralisation des luttes et des grèves, voilà ce qu’il faut pour battre ce gouvernement et ses contre réformes !

Le nouveau parti peut être un élément  pour la sortie de cette crise. Parmi les militants qui nous rejoignent, beaucoup sont des salariés du privé et du public. Certains sont déjà engagés syndicalement, d'autres n'ont pas trouvé, jusqu'à présent de raisons valables de militer dans les organisations syndicales telles qu'elles sont ou ne le peuvent pas au vu de leur entreprise et leur contrat de travail.

Face à cette situation, nous pensons que les militants du NPA (quand ils le peuvent) doivent  s’investir pour renforcer le mouvement syndical dans les entreprises, les branches professionnelles ou les structures interprofessionnelles. En y développant l’unité entre les salariés malgré les différents statuts, pour y faire vivre la démocratie et un syndicalisme de lutte de classe ainsi que l’unité entre les syndicats.

Dans le respect de la démocratie et de l’indépendance du mouvement syndical, les militants du NPA défendent ces idées à tous les niveaux de leur syndicat, à la base, dans toutes les réunions d'instance et dans les congrès, lorsque cela s'avère possible. Ils sont prêts à accepter toutes responsabilités, à tous les niveaux, sous le contrôle de la base des salariés, des militants, à condition de garder leur entière liberté de parole.  

III : Quelles campagnes  pour les mois qui viennent ?  

III-1 :  Un parti qui agit par lui-même 

Le parti que nous construisons est un parti pour les luttes. Dans ce contexte politique et social, nous avons une responsabilité particulière et devons montrer que face à la crise, il y a une gauche qui résiste, une gauche qui fait des propositions. C’est pour cela que, outre une politique unitaire vis-à-vis de l’ensemble de la gauche sociale et politique, nous devons développer, dans les mois qui viennent des campagnes propres du NPA, comme par exemple :

  • pour l’emploi, notamment par l’interdiction des licenciements et le développement des services publics
  • pour une autre répartition des riches, par l’augmentation des salaires, des pensions, pour une hausse du pouvoir d’achat.
 

Ces campagnes doivent se décliner sur plusieurs mois :

  • par du matériel adéquat : des tracts thématiques, des 4 pages plus développés, des argumentaires envoyées aux militant-e-s, des campagnes d’affichage donnant une visibilité d’ensemble
  • par l’organisation de réunions locales autour de la campagne avec notamment la mise à disposition d’orateurs nationaux si les comités le souhaitent
  • par des dossiers spécifiques dans la presse du parti
  • et si cela est possible par des interventions sur des lieux publics : actions et manifestations dont le NPA peut être à l’initiative, seuls ou en liaison avec d’autres organisations ou secteurs en lutte.
 

L’objectif de ces campagnes est triple pour le NPA :

  • Construction du nouveau parti en regroupant plus largement dans le cadre de ces campagnes
  • Populariser notre programme, nos propositions, créer le débat à gauche et dans le mouvement social
  • Être utile à notre échelle aux luttes et mobilisations locales ou nationales.
 

III-2 :   Une orientation unitaire pour construire les convergences et gagner !

Face à l’offensive de la droite et du patronat, dans ce con contexte de crise sociale majeure, il est indispensable pour le NPA d’être à l’initiative ou de participer à des campagnes unitaires permettant de rassembler toutes les organisations et au-delà toutes celles et tous ceux d’accord pour se mobiliser sur telle ou telle question.

Services publics, Education nationale

Le Comité national unitaire contre la privatisation de La Poste rassemblant 50 organisations a lancé un appel à la création de comités locaux dans tout le pays. Dans de nombreuses régions des luttes existent en défense des services publics (contre la fermeture d’Hôpitaux…).

Dans les mois à venir les comités du NPA doivent être partie prenante de la construction d’un mouvement unitaire de masse pour les services publics (comités Poste, comités services publics…).

Suppressions massives de postes, réforme du lycée, menaces sur la maternelle, destruction des RASED. Des luttes (grèves enseignantes, mouvement lycéen en RP au printemps 2008, des parents mobilisés, succès de la manifestation nationale). Construire un mouvement de masse pour défendre le s service public d’Education rassemblant enseignants, parents, lycéens et étudiants…

Emploi

Licenciements massifs, convergence/coordination des entreprises en lutte et équipes syndicales, Manifestation nationale

Mouvements de chômeurs, mobilisations pour la hausse des minima sociaux et des allocs…

Sans-papiers

Répression, licenciements massifs de sans-papiers par les patrons, multiplier les collectifs unitaires de soutien aux travailleurs sans-papiers en lutte, RESF….

Mobilisation contre la guerre et l’impériamisme

Le sommet de l’OTAN début Avril à Strasbourg doit être l’occasion d’une manifestation européenne massive contre la guerre et pour le retrait des troupes étrangères d’Irak et d’Afghanistan, pour la rupture avec l’OTAN.

- Alors que la remise en cause de la politique française en Afrique reste très largement insuffisante, nous devons participer au mouvement pour l'abolition de la dette et démasquer sans relâche le rôle des troupes françaises sur ce continent, mais aussi contribuer aux actions contre les multinationales française, comme la campagne "Areva ne fera pas sa loi" au Niger;

- Dans la situation extraordinairement difficile qu’il connaît, nous devons réaffirmer notre soutien aux droits et à la résistance du peuple palestinien en lutte depuis 60 ans contre l'occupation et l’oppression sioniste ;

- Face à l’Union des oppresseurs de la Méditerranée promue par Sarkozy, nous devons développer le soutien aux luttes sociales et aux prisonniers politiques au Maghreb (emprisonnés de Redeyef/Gafsa, de Sidi Ifni…)

- Nous nous associons aux mouvements de solidarité avec les peuples d’Amérique latine (vénézuelien, bolivien, colombien…) qui s’opposent aux offensives impérialistes.

- Nous sommes partie prenante des contre-sommets et forums altermondialistes, comme le Forum Social mondial de Belém fin janvier 2009 ou le Forum social Européen d’Istambul à l’automne 2010.

Publié dans Processus constituant

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